Evénement : Exposition “La saga des grands magasins. 1850 à nos jours”. Cité de l’architecture (jusqu’au 6 avril 25)
La saga des grands magasins. De 1850 à nos jours
Exposition à la Cité de l’architecture et du patrimoine (Paris)
6 novembre 2024 au 6 avril 2025
Entretien avec Elvira Férault, adjointe-attachée de conservation au Département des collections à la Cité de l’architecture et du patrimoine, commissaire de l’exposition, et Sarah Duchemin, chargée de projets patrimoine au Groupe Bon Marché1.
Charlotte Vorms : comment a été choisi ce thème d’exposition présentée sur le site de la Cité de l’architecture et du patrimoine comme « pluridisciplinaire » et « « mêlant questions architecturales, économiques, sociales et artistiques » ?
De multiples documents y sont présentés (figure 1). Qu’est-ce qui vous a intéressés dans ce sujet ?
Elvira Férault : nous ne souhaitions pas réaliser une exposition de type monographique consacrée aux architectes auteurs de grands magasins ou aux principales enseignes. Nous voulions attirer un public large et proposer une exposition pluridisciplinaire qui traite du modèle du grand magasin depuis son apparition au milieu du XIXe siècle jusqu’à nos jours. L’exposition traite d’histoire de l’architecture mais pas uniquement, elle aborde aussi d’histoire sociale et culturelle. L’idée revient à Isabelle Marquette, conservatrice du patrimoine, co-commissaire de cette exposition. L’équipe a tout de suite été enthousiaste d’autant plus que ce sujet touche à l’histoire intime. Chacun a en mémoire un souvenir de grand magasin.
Par ailleurs il n’y avait pas eu d’exposition récente sur ce sujet, ce qui nous permettait d’en concevoir une.
fig. 1_Plans d’architecture, photos, œuvres d’art, espaces de vente… l’exposition rend compte à travers une grande diversité d’objets de l’optimisation spatiale et de l’aménagement interne et externe des grands magasins (© Septet / Cité de l’Architecture et du Patrimoine, 2024).
Charlotte Vorms : une autre exposition parisienne présentée quelques semaines auparavant au musée des Arts décoratifs traite aussi des grands magasins2. Comment les deux expositions se sont-elles articulées ?
Elvira Férault : en effet, on ne peut pas ne pas l’évoquer.
Notre exposition avait été imaginée en 2018 et devait se tenir en 2021. Mais à cause de la covid 19, sa programmation a glissé, et nous avons appris très tard, début 2023, que le musée des Arts décoratifs en préparait une sur le même sujet. Les visiteurs iraient-ils voir une seconde exposition sur un thème identique ?
L’exposition du musée des Arts décoratifs, qui en remplaçait une autre annulée, devait être montée rapidement et ne mobiliser que les collections propres du musée, ce qui explique que nous n’avons pas eu vent plus tôt de ce projet. De notre côté, nous avions déjà exploré assez largement les collections publiques et privées.
Il aurait pu y avoir un découpage, une répartition chronologique entre les deux expositions sachant que le musée des Arts décoratifs traitait seulement de l’« âge d’or » des grands magasins, du xixe siècle à l’Exposition internationale des arts décoratifs de 1925. Nous aurions donc pu traiter uniquement le sujet des années 1920 à nos jours ou encore ne traiter que la dimension architecturale du phénomène, la partie commerciale étant présentée dans l’autre exposition sous-titrée « Mode, design jouets, publicité ». Mais nous ne l’avons pas souhaité, car la dimension héritée des origines est importante pour comprendre les évolutions des grands magasins. Nous ne souhaitions pas non plus dissocier la question architecturale de la dimension sociétale du phénomène des grands magasins.
Nous avons dû quand même un peu remanier notre approche, en insistant par exemple sur la dimension internationale.
Laurent Coudroy de Lille : cette dimension internationale est très sensible dans le catalogue, avec des articles sur l’Afrique colonisée, l’Égypte, le Mexique3…. Ou encore la province, avec les Grands Magasins Réunis de l’Est, les Nouvelles Galeries de Clermont-Ferrand ou Saint-Etienne, ou encore le Grand Bazar de Lyon, dont le bâtiment a été démoli il y a quelques années.
Elvira Férault : le musée des Arts décoratifs ne souhaitait traiter que la naissance des grands magasins, phénomène très parisien. De notre côté, nous voulions sortir du côté un peu romanesque de la Belle époque, de Zola… qui est aussi très connu. Et de manière très pratique, nous avons repéré des œuvres très intéressantes concernant l’Égypte grâce au musée d’Orsay avec des dessins de l’architecte Raoul Brandon pour le Palais Omar Effendi du Caire ou pour les magasins Kouyoumdjian à Sophia en Bulgarie.
Nous avons également trouvé des œuvres permettant d’illustrer la manière dont les métropoles occidentales ont exporté et imposé ce modèle, avec l’exemple des grands magasins fondés au Mexique par des émigrants de Barcelonnette. Le catalogue nous a aussi permis de développer cette dimension internationale. L’article du catalogue de Manuel Charpy sur les grands magasins en Afrique centrale colonisée est extrêmement riche, mais nous n’avons pas pu en rendre pleinement compte dans l’exposition. Monter une exposition, c’est en effet très différent que d’écrire un ouvrage ou un article : il s’agit de montrer des œuvres afin qu’elles portent une narration. Or nous avons peiné à trouver des objets à présenter sur le monde colonial, à l’exception des dessins relatifs aux Magasins modernes de Casablanca issus du fonds Perret conservé au Centre d’archives d’architecture contemporaine (Cité de l’architecture et du patrimoine).
Charlotte Vorms : quelles archives ont été utilisées, parmi les fonds privés des grands magasins ? Comment s’est fait le choix des documents et objets ?
Elvira Férault : une des richesses de l’exposition de la Cité de l’architecture consiste dans la collaboration avec les grands magasins eux-mêmes, notamment le Bon Marché.
La covid 19 qui a remis en question notre projet, a eu aussi la vertu de nous laisser plus de temps que les deux ans que dure en général la préparation d’une telle opération. Nous avons pu passer des journées entières dans les fonds du Printemps, des Galeries Lafayette, de La Samaritaine et du Bon Marché. Avec le biais important qu’il s’agit des grands magasins encore en activité… même s’ils accordent à leurs archives une attention diverse. Le Bon Marché a le service le plus structuré, alors qu’au Printemps il n’y a qu’une seule personne en charge des archives et peu de lieux de conservation. Par ailleurs, très peu d’archives sont conservées sur des magasins disparus comme les magasins du Louvre, la Belle jardinière ou les grands magasins Dufayel. Hors de France, ce n’est pas mieux, que ce soit à Harrods à Londres, au Magasin du Nord à Copenhague, ou au KaDeWe à Berlin… à l’exception de la Rinascente à Milan, mais nous n’avons pas eu accès à leur cellule patrimoniale. La prise de conscience de cette richesse est très récente.
Sarah Duchemin : au Bon Marché, ce n’est que depuis deux ans, que cela est devenu important au point de créer un poste pour s’occuper des archives. Je suis arrivée à ce moment. On est loin du cœur de métier de l’entreprise, même si notre service relève de la communication. Les moyens restent limités, bien que les moyens déployés chez nous sont déjà conséquents par rapport à d’autres grands magasins.
Au biais historiographique signalé, s’ajoute le fait que toutes nos archives ne sont pas répertoriées, et nous sommes encore en train d’inventorier certains de nos fonds. Nous faisons d’incroyables découvertes, et nous avons tout récemment retrouvé des plans des succursales d’Alger ou du Caire. On aurait pu les montrer, si l’exposition s’était tenue plus tard.
Charlotte Vorms : le travail pour l’exposition a-t-il encouragé le récolement des fonds?
Sarah Duchemin : cela n’a pas été un déclencheur, mais a contribué à justifier l’utilité de ce travail, car il y avait un impact rapide. À côté de nos fonds d’objets et audiovisuel, nous avons un fonds d’archives, de quelque 15.000 documents. 4.000 d’entre eux sont des plans, ce qui est considérable.
Charlotte Vorms : pourriez-vous nous en dire davantage sur votre poste ?
Sarah Duchemin : il est rattaché à la Direction artistique et de l’image, direction importante car c’est elle qui fait les scénographies déployées dans les magasins, les campagnes publicitaires, les catalogues, alimente les réseaux sociaux… Au sein de cette grande direction, le service culturel a trois missions, correspondant à trois postes : les projets culturels, avec par exemple l’invitation annuelle d’un artiste pour la réalisation d’une œuvre d’art monumentale ; la collection d’art contemporain et d’arts décoratifs, et enfin le patrimoine.
Ma mission est elle-même triple : conservation et acquisition de fonds ; recherche – il s’agit d’accroître la connaissance sur notre histoire et accompagner d’autres chercheurs ; communication et valorisation de nos fonds (en fournissant du contenu en communication soit interne pour nourrir la culture d’entreprise, soit externe notamment pour les réseaux sociaux, très demandeurs de patrimoine).
Laurent Coudroy de Lille : le dernier numéro de Colonnes comporte plusieurs articles de description des fonds sur les grands magasins, notamment le vôtre, Sarah (figure 2)4.
Elvira Férault : c’est Franck Delorme, du Centre d’archives d’architecture, coordonnateur éditorial de la revue (et auteur dans ce numéro d’un autre article « Germain Debré et la modernisation des grands magasins dans les années 1930 ») qui a souhaité consacrer un numéro de la revue à ces archives, puisque c’était l’actualité de la Cité. Nous l’avons orienté vers des fonds d’archives que nous avions repérés et qui nous semblaient intéressants, tels que le fonds des Magasins Réunis à Nancy (Archives départementales de Meurthe-et-Moselle), ou celui de l’atelier du maître verrier Jacques Gruber, auteur de plusieurs décors de grands magasins, dont un fonds est conservé à la Médiathèque du patrimoine et de la photographie. Mais c’est encore autre chose de trouver des pièces d’archives exposables…
fig. 2_La revue Colonnes publiée par la Cité de l’Architecture et du patrimoine pour mettre en valeur la richesse des archives d’architecture (n° 40). (directeur de publication : Julien Bargeton, rédacteur en chef : David Peycéré). Illustration de couverture : Louis-Marie et Jacques Charpentier, projet de restructuration des magasins de La Samaritaine rue de Rivoli : perspective d’ensemble, vers 1932 (SIAF-CAPA, fonds Charpentier, 142 IFA)
Sarah Duchemin : nous avons vu, avec Christelle Lecœur commissaire de la partie contemporaine de l’exposition, qu’il était plus facile de trouver des documents sur le xixe siècle que sur le xxe. Il y a un biais de « ringardise » concernant les documents relatifs aux périodes plus récentes, que l’on trouve moins esthétiques que les documents du xixe. Les raisons sont aussi techniques : à partir des années 1970 et 1980, les photos sont moins belles, plus documentaires, et ont moins bien vieilli. Le vrac des années 1990 et 2000 est encore plus problématique, car on n’a pas les versions numériques de ces premiers temps de la digitalisation. Il a fallu attendre le xxie siècle pour que l’on commence à se soucier de l’archivage du numérique. De cela, on s’est rendu compte au moment de monter l’exposition, car la règle est toujours de montrer des objets. Et pourtant, le Bon Marché avait déjà, à cette époque, un positionnement spécifique sur le patrimoine.
Elvira Férault : j’étais dès le départ inquiète de ce qu’on allait pouvoir montrer des années 1970 et suivantes… car la volonté de conserver à cette époque était assez faible. C’était bien avant que n’apparaisse une conscience patrimoniale dans les grands magasins.
Sarah Duchemin : si jusqu’aux années 1930, on a énormément de plans, après-guerre on n’a plus grand chose. C’est un peu contre intuitif… mais peut-être que dans une période de reconstruction, les règles de permis étaient plus souples, et donc le besoin de produire des documents est moindre…
Elvira Férault : c’est au sauvetage des fonds d’archives privées qu’a servi le Centre d’archives d’architecture contemporaine, créé en 1986. À cette période des fonds entiers aussi importants que ceux d’Henri Sauvage, d’André Lurçat ou de Guillaume Gillet étaient menacés.
L’évolution des grands magasins a aussi concerné les marchandises et nous souhaitions évoquer cette dimension commerciale et sociétale. L’exposition traite par exemple de l’apparition du prêt-à-porter dans l’après-guerre davantage que celui du développement de la confection et de la démocratisation de la mode, sujets très importants pour le début de l’histoire des grands magasins, donc présentés au sein de l’exposition du musée des Arts décoratifs.
Laurent Coudroy de Lille : l’exposition montre bien toute la mutation des grands magasins au moment où ils entrent dans les centres commerciaux, par exemple avec les documents relevant du centre commercial Créteil Soleil, provenant du fonds de l’architecte Pierre Dufau, l’un des plus importants du centre d’archives.
Comme souvent, les expositions de la Cité glissent jusqu’à l’actualité voire à des architectures en projet. Dans quelle mesure le modèle s’exporte-t-il encore aujourd’hui ?
Elvira Férault : si les portes des collections patrimoniales des grands magasins nous étaient très largement ouvertes pour les périodes allant des origines aux années 1980, elles l’étaient moins pour la période plus récente. Après les années 2000, les enjeux de stratégie et de concurrence entre les grandes enseignes ont même rendu nos recherches plus délicates.
En ce qui concerne la question architecturale, nous avons constaté qu’après la période au cours de laquelle des architectes de premier plan tels Frantz Jourdain, Henri Sauvage, Pierre Patout ou Auguste Perret ont œuvré, peu de programmes de construction de grands magasins ont eu lieu après-guerre. Les architectes dont nous conservons les archives, comme Guillaume Gillet ou Louis Arretche, n’en réalisent pas ou peu. Pourtant, les travaux réalisés à l’intérieur des grands magasins (entresolement, réhaussements, escalators, ascenseurs, …) sont nombreux. Mais ils sont conduits par des architectes « maison », dont les archives n’ont pas été déposées, à l’exception du fonds Louis-Marie et Jacques Charpentier, les architectes de La Samaritaine.
Ce type de programme architectural a été mal-aimé pendant plusieurs décennies. À partir des années 2000, des architectes importants s’attèlent de nouveau à ce programme. Les travaux de Rem Koolhaas menés à Harvard sur le shopping (2001) ou la réalisation des Galeries Lafayette à Berlin par Jean Nouvel (1996) sont fondamentaux. Les récentes constructions en Asie, par exemple les magasins de l’enseigne SKP conçus en Chine par l’agence Sybarite, auraient pu être mieux représentés dans notre exposition, mais nous n’avons eu accès que très tardivement aux archives de l’agence.
Nous avons en revanche bénéficié du très riche fonds de l’Association internationale des grands magasins (IADS) fondée en 1928 et toujours en activité. Cette association avait pour objectif que les patrons des grands magasins du monde entier se rencontrent régulièrement et échangent sur les stratégies commerciales à mettre en œuvre. L’IADS vient d’ailleurs de déposer ses archives à Roubaix au centre des Archives du monde du travail.
Charlotte Vorms : comment avez-vous saisi la dimension urbaine ? Cette dimension a eu une certaine place dans l’exposition du musée des arts décoratifs à travers l’haussmannisation parisienne. Comment vous êtes-vous saisies de cette urbanité au xxe siècle ?
Elvira Férault : Amélie Gastaud, commissaire de l’exposition du musée des Arts décoratifs nous avait indiqué qu’elle consacrerait une salle de l’exposition au contexte parisien, mais qu’elle ne développerait pas la question architecturale afin que nous puissions nous en emparer. Nous avons par ailleurs choisi de ne pas présenter les autres types de commerces qui se développent dans le premier XIXe siècle tels que les magasins de nouveauté, passages couverts ou les bazars, qui annoncent pourtant l’apparition des grands magasins. Nous avons décidé de ne pas reprendre ces aspects contextuels de manière classique sachant que ces questions seraient traitées par le MAD.
Nous avons décidé que chacune des trois parties qui constituent l’exposition débutent par la présentation des enjeux urbains et architecturaux. Le visiteur découvre progressivement l’espace du grand magasin, d’abord par la façon dont il structure les villes au XIXe siècle et s’implante à proximité des transports. Nous présentons aussi comment le thème du grand magasin fait l’objet de concours d’émulation dans le cadre de l’enseignement de l’architecture à l’Ecole des Beaux-arts dès 1889. En 1888, à la demande de l’administration de l’École des beaux-arts, Louis-Charles Boileau, auteur des récents agrandissements du Bon Marché, décrit avec précisions les caractéristiques de ce nouveau programme architectural. On expose l’une des réponses des élèves, celle d’Henri Loyau, qui accumule les lanternons, élargit et théâtralise les vitrines, conçoit de gigantesques verrières. Plus tard, à partir des années 1930 et plus systématiquement après la Seconde Guerre mondiale, les architectes clôturent les façades, conçoivent des passerelles entre les bâtiments, ajoutent des étages, … C’est la génération suivante qui installe des grands magasins dans les centres commerciaux à la périphérie des villes. L’histoire que nous retraçons est aussi celle d’un rapport à la ville.
Laurent Coudroy de Lille : La « saga » » c’est donc une histoire aussi globale que possible. On perçoit bien avec le moment de la consommation de masse, en rupture avec les rêves de luxe de l’« âge d’or », rêves avec lesquels on essaie de renouer aujourd’hui ?
Estelle Férault : nous avons été fascinées par cette capacité du modèle à s’adapter, à se ré-inventer sans cesse…
Laurent Coudroy de Lille : pour terminer, y a-t-il des documents que vous êtes particulièrement fières d’avoir montrés ?
Sarah Duchemin : la reproduction du hall de l’annexe du Bon Marché (actuelle Grande Epicerie de Paris), devant laquelle sont placés deux éléments art déco, selon un procédé assez immersif (figure 3). Ces éléments de garde-corps, balustrade avec les lampes ne sont pas faciles à montrer. Je trouve que dans l’exposition, leur rôle est très bien rendu.
fig. 3_Garde-corps anciens des escaliers de la nouvelle annexe du Bon Marché conçus en 1923 par Edgar Brandt, en présentation immersive (© Septet / Cité de l’Architecture et du Patrimoine, 2024).
Elvira Férault : Il est difficile de répondre à cette question et de ne citer qu’une seule œuvre… Je retiens toutefois les collections privées des grands magasins sans lesquelles nous n’aurions pas pu présenter des objets en grandeur nature.
Je suis aussi très contente de présenter l’élévation de Pierre Patout pour le concours des Galeries Lafayette en 1930, jamais exposée depuis la mort de l’architecte, qui permet d’aborder les évolutions architecturales qui se généralisent après-guerre. Ce dessin, conservé par la petite fille de l’architecte, montre l’obturation des façades du grand magasin qui devient une « boîte architecturale ». Ce programme, né de la métropole moderne, se ferme alors à la ville (figure 4).
fig. 4_Pierre Patout (1879-1965), Projet lauréat du concours de restructuration des façades, Galeries Lafayette, boulevard Haussmann, Paris, 1930. Collection Francesca Patout, petite-fille de Pierre Patout. Même sur cette élévation épurée, montrer une foule pressée aux entrées et dans la rue fait partie de l’iconographie du grand magasin.
1 Entretien du 2 janvier 2025
2 « La naissance des grands magasins. Mode, design jouets, publicité (1852-1925) » au musée des arts décoratifs, Paris (10 avril-13 octobre 2024).
https://madparis.fr/Exposition-La-naissance-des-grands-magasins
3 La saga des grands magasins. Catalogue de l’exposition, Flammarion, Paris, 288p.
Manuel Charpy : « Les Bons marchés de l’équateur. Vente par correspondance, ségrégations et braconnages dans l’Afrique centrale colonisée »
Mercedès Volait : « Acmé et postérité du modèle parisien du grand magasin en Egypte »
Hélène Homps-Brousse : « Les grands magasins Barcelonnettes au Mexique »
4 « Le Groupe Bon Marché : un patrimoine architectural remarquable et une collection d’archives pour le documenter, l’étudier, le valoriser », in Colonnes-Archives d’architecture contemporaine n°40, 4ème trimestre 2024.
OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Cédric Feriel (24 janvier 2025). Evénement : Exposition “La saga des grands magasins. 1850 à nos jours”. Cité de l’architecture (jusqu’au 6 avril 25). Histoire Urbaine. Consulté le 6 février 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/135l6